Extraído
del libro "Les Cerfs-Volants" de J. Lecornu, Paris, Francia,
1902.
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Dans un mémoire lu à
la Société royale de la Nouvelle-Galles du Sud, le 5 août
1896, M. Lawrence Hargrave a donné tous les détails de construction
d'un de ses cerfs-volants, et nous résumons cette description, qui
est suffisamment complète pour permettre à chacun
d'en construire un pareil.
La monture se compose de deux pièces de bois L (Fig.
1) ayant chacune trois fois la longueur de la cellule, et formant
épines dorsales. Elles sont réunies par des tirants B au
centre de chaqué cellule. Cette disposition permet de rendre le
cerf-volant très rigide et très résistant tout en
employant le moindre poids de matériaux, et de le replier en un
rouleau de 1m,905 de longueur et de 40 à 41 centimètres
de diamètre. Il est donc extrêmement simple de le transporter.
Aux quatre angles de chaque cellule sont de petites vergues E
qui servent de support à la toile du cerf-volant. Elles sont
maintenues en place, et poussées en dehors à l'aide des croisillons
C qui s'appuient d'une part sur ces petites vergues E,
et d'autre part sur les épines dorsales supérieure et inférieure
L. Enfin, des barrettes F faites au moyen de deux
ou trois couches de bois recourbé (elles ont une flèche de
0m,0286) et réunies à la colle forte, produisent la courbure
des surfaces.
La corde du cerf-volant se fixe
aux estropes inférieures D, et si on lance plusieurs cerfs-volants
en tandem, on relie le cerf-volant supérieur au suivant par les
estropes supérieures A: ces attaches exercent une traction
sur le tirant B de la cellule. Les croisillons C ont
une section plano-convexe, et non circulaire; le poids en est un
peu augmenté, mais on gagne quelque chose par la moindre résistance
à l'avant et le soulèvement dû à la face
plane inférieure de ces croisillons.
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Fig. 1
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Les
détails de construction des diíférentes parties sont figurés dans
le croquis ci-dessous à plus grande échelle (fig. 2). On
voit que les croisillons se composent de deux traverses dont l'une,
celle qui aboutit à l' angle inférieur de la cellule, est
d'une seule pièce, tandis que l'autre, c'est-à-dire
celle qui aboutit à l'angle supérieur, est en deux pièces
et fixée au point do croisement par une ligature en ficelle, sur
la traverse continue. Les extrémités extérieures de chaque traverse
C sont munies de taquets R liés sur elle en
haut et en bas, de façon que les petites vergues E qui entrent
juste entre ces taquets reçoivent l'effort bien carrément.
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Fig. 2
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Les
extrémités intérieures de toutes les traverses ont une section parfaitement
rectangulaire et sont coupées à angle droit: elles s'adaptent
dans des encoches pratiquées sur les épines dorsales L.
Il n'y a sur le cerf-volant ni viroles, ni joints, ni clous, ni
butées métalliques.
M. Hargrave estime la puissance de sustention correspondant à
la limite de résistance à 14kg,66 environ par mètre
carré, et pense qu'un vent de 48km,28 à l'heure (13m,40 par
seconde) ne pourrait ni briser le cerf-volant, ni le faire plonger.
Dans une expérience faite le 22 juillet 1896, à 14 heures
(2 heures de l'après-midi), par un vent très violent,
une des petites vergues s' est brisée à un petit trou de
pointe et une paire de traverses est tombée à terre; mais
le cerf-volant a continué à voler sans interruption. Il possède
done une stabilité extrêmement remarquable.
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